Biographie (1/2) (inspirée du livre
Tim Burton par Tim Burton)
par Pr.Schmitt
Grandir à Burbank
Tim Burton, 43 ans, est né le 25 août 1958 à Burbank.
Cette ville banlieusarde située aux abords de Los Angeles avait la particularité d'accueillir une série de studios cinématographiques de renommées, tels Disney, Warner Bros, Columbia,… Malgré cela, Burbank était une ville plutôt paisible mais sans âme, peuplée de gens " normaux " et à l'ouverture d'esprit plutôt restreinte.
C'est dans cette ville qu'habitent Bill et Jane Burton, parents de 2 garçons dont Tim est l'aîné.
Introverti, il passe le plus clair de ses temps libres à regarder des films d'horreurs, à la télé ou au cinéma. Il idolâtre particulièrement Vincent Price à qui il s'identifie.
[il lui dédiera d'ailleurs son court-métrage
Vincent, l'histoire d'un jeune garçon se prenant pour Vincent Price ; avant de lui offrir le rôle de l'inventeur, dans
Edward Scissorhands. ]
Excepté cette passion pour les films de séries B; Tim Burton s'occupe comme n'importe quel enfant, en dessinant, jouant, ou en terrorisant le petit voisin en lui faisant croire à l'arrivée prochaine des martiens :-)
Timothy William Burton, de son vrai nom, ne semble pas particulièrement proche de sa famille, s'en va vivre à 12 ans chez sa grand-mère, à qui il louera un petit studio à partir de l'âge de 16 ans.
Il semble ne pas avoir beaucoup (pas du tout ?) de contacts avec ses parents à l'heure actuelle.
La période Disney
En 1976, alors âgé de 18 ans, Tim décroche une bourse d'études pour le
California Institute for the Arts, une école fondé par Walt Disney où il est formé à devenir animateur. Si il ne supporte pas beaucoup l'enseignement trop " militaire " qui y est donné, il s'y fera remarquer grâce à son film
Stalk of The Celery Monster, et fut ainsi embauché dans la célèbre compagnie.
Mais cette période ne fut pas aussi édulcorée que les films du grand Walt : Tim Burton travaille sur
Rox et Rouky, mais le style des gentils renards ne lui convient pas : "
(…) Je n'arrivais même pas à imiter le style Disney. Les miens [renards] ressemblaient à une route défoncée.(…) J'avais l'impression de subir le supplice de la goutte d'eau. (…) Je n'avais pas la force d'endurer cela, c'était au dessus de mes forces. "Tim adapte son comportement en conséquence : il dort souvent entre 8 et 10h par jour, ajoutant à cela jusqu'à parfois 4h de sommeil en plus pendant ses heures de travail, assis sur sa planche à dessin, le crayon à la main, prêt à se réveiller à la moindre interruption…
Il allait jusqu'à parfois s'enfermer dans une armoire ou en dessous de son bureau... :-D
Mal dans son status d'animateur, il parvient alors à obtenir le poste d'artiste-concepteur sur
Taram et le Chaudron Magique. Ce poste lui permettait de laisser libre court à son inspiration en vue de constituer un stock d'idées graphiques pour ce film, dans lequel les autres animateurs pourraient venir puiser. Mais Disney n'en utilisa pas une seule pour le film, préférant un style plus traditionnel tout en reconnaissant toutefois le talent de Burton.
" J'ai épuisé, pendant cette période, mon réservoir d'idées pour 10 ans. Lorsqu'au bout de toutes ces années, je me suis rendu compte qu'ils n'avaient rien utilisé, ça m'a fait tout bizarre. Je me sentais comme une princesse prisonnière. Je pouvais dessiner tout ce que je voulais, mais j'avais l'impression d'être dans une cellule que la lumière du jour n'éclairait jamais ".Malgré ses déboires, Burton se trouve tout de même quelques alliés chez Disney, dont Tom Wilhite, responsable du développement créatif, qui décèle son talent hors normes et lui propose 60 000 $ pour produire
Vincent, un court métrage d'animation basée sur un poème de Burton dont il voulait d'abord faire un livre.
Écrit à la manière du Dr Seuss, ce film de 5 minutes, en noir et blanc contrasté et inspiré de l'expressionnisme allemand, raconte l'histoire du petit Vincent Malloy qui se prend pour Vincent Price…
Le scénario fut envoyé à Vincent Price lui-même, dans le but de l'obtenir à la narration du film.
Celui-ci, malgré un statut de star, accepte modestement la proposition…
Selon Burton, il percevait exactement le sens -et la psychologie- de
Vincent.
Ce sera une rencontre extrêmement importante pour Burton, et entamera le début d'une amitié, entre le fan et l'idole, qui durera jusqu'à la mort de l'acteur.
Bien que le film remporta plusieurs prix, il fut rapidement rangé dans les tirroirs de Disney, qui ne savait pas vraiment quoi faire d'un court métrage.
Soit. Burton continue son petit bonhomme de chemin, d'abord avec une adaptation de
Hansel and Gretel pour Disney Channel. Cette adaptation est particulière car Burton boulverse notre idée du célèbre conte en en faisant une adaptation étrange : les acteurs sont japonais, la sorcière est un homme, et un duel de kung fu les oppose à la fin… Bref, une actualisation du conte et une esthétique japonaise, qui avait séduit Burton petit à travers des films tels que
Godzilla ou des films d'arts martiaux. Il y combine aussi des séquences d'animation traditionelle.
Bien que le film eut un petit budget et fut diffusé (sic) tardivement lors d'une nuit d'halloween, il permit en tout cas à Burton de s'essayer, malgré sa difficulté à l'expression, à la direction d'acteurs.
Il enchaîne ensuite sur
Frankenweenie en 1982. Ce film, un clin d'œil/hommage au
Frankenstein de James Whales, raconte l'histoire d'un petit garçon (Victor Frankenstein, joué par Barett Oliver) qui redonne vie à son chien Sparky après que ce dernier ait été renversé par une voiture.
Si il y a bien une référence à Frankenstein et sa suite, on est loin du plagiat : "
Il est très important pour moi de ne pas faire d'hommages directs ou de filmer " dans le style de… ". Si références il y a - une remarque que j'ai souvent entendue à propos de mes films -, elles doivent être filmées à travers le prisme du souvenir. Je m'assure intérieurement qu'on ne se trouve pas dans une situation du type : " Tiens, on va copier ça !
" mais plutôt du type : " Quel est l'environnement émotionnel de cette image dans ce nouveau format ?
"
En bref, Burton essaie de recréer l'émotion qui lui a été procurée par ce à quoi il fait référence, sans en copier la forme. Et c'est un concept qu'il réutilisera par la suite.
Ce film marque aussi une étape importante dans la carrière de Burton puisqu'il tourne pour la première fois avec des acteurs professionnels, qui furent très compréhensif envers les premiers pas de Tim.
Alors qu'il ne contenait aucune violence -dans le langage ou dans la forme- particulière, le film reçut la mention " PG ", qui correspond chez nous à " accord parental souhaitable ", ce qui limitait sa carrière puisqu'il ne pouvait pas être diffusé avant un long métrage de Disney, ce qui était pourtant sa seule chance d'être vu par le public puisqu'il n'y avait pas de crénau " court-métrages " chez Disney pouvant accueillir ce genre de film…
Encore une fois, le film prendra longtemps la poussière avant d'être disponible à la vente.
Juste après ce premier film, Shelley Duvall (maman de Victor dans
Frankenweenie) lui propose de tourner un des épisodes de
Faerie Tale Theater. Il s'intitulera
Aladdin and his wonderful lamp.
Cette réalisation n'est pas essentielle dans la carrière de Burton puisqu'il sera un peu dépassé par les évènements.
" Quand je suis mauvais, je suis vraiment très mauvais ".
Pee Wee's Big Adventure
La véritable occasion arrive avec
Pee Wee's Big Adventure, qui fut proposé à Tim par la Warner Bros après que celle-ci ait visionné
Frankenweenie.
Bien que Burton ne soit pas à l'origine de l'histoire - puisqu'elle est une adaptation de l'émission pour enfant
Pee Wee's Playhouse -, il déclare avoir été très en phase avec ce film, affectionnant l'univers de Pee Wee, son imagerie… et le fait que sa préoccupation majeure ne soit pas de sauver le monde, mais de… retrouver sa bicyclette.
Ayant fait ses premières classes de réalisations sur
Frankenweenie, il se sent prêt à diriger un long-métrage.
Mais tout cela n'aurait pas été possible sans la complicité qui s'installe entre Paul Reubeus (Pee Wee) et Burton, qui fonctionnent exactement sur la même longueur d'onde :
" Si Paul et moi n'avions pas eu les mêmes goûts, ou n'avions pas été en osmose, ça aurait été un véritable cauchemar, d'autant plus qu'à cette époque de ma vie j'avais du mal à communiquer. J'aurai même été viré, car la star c'était lui. "Tim Burton semble donc avoir vécu le tournage comme un enchantement, d'autant plus que c'est à partir d'ici qu'il fera route avec Danny Elfman (qui, à l'époque, est chanteur dans le groupe à succès
Oingo Bongo) qu'il engage ce dernier pour réaliser la musique du film.
" Warner Bros était prêt à prendre des risques sur Pee Wee's Big Adventure
, parce que le budget du film était minuscule. Ils ont parié sur moi. Ils ont parié sur Danny. (…) Quand je l'ai entendu jouer [la musique]
par un orchestre, ça a été un choc. Ca a été une des expériences les plus mémorables de mon existence. C'était la première fois que la musique était un personnage à part entière d'un de mes films. "Succès au box-office,
Pee Wee's Big Adventure se déchire cependant les critiques, dont certaines sont vraiment peu élogieuses, voire méchantes.
" Il y a [dans l'industrie du cinéma]
tellement de forces qui peuvent te démolir - les critiques, le box-office et le film lui-même - que ça t'oblige à garder une certaine humilité, à garder les pieds sur terre ".La même année (1985), Tim Burton réalise
The Jar, réactualisation d'un des épisodes de la série
Alfred Hitchcock présente. La musique est réalisée par Elfman et les effets spéciaux par Rick Heinrichs, compagnon de longue date de Tim puisqu'il était élève avec lui au
California Institute for the Arts et qu'il collabora avec Burton sur Vincent, Frankenweenie, Edward Scissorhands, The Nightmare Before Christmas, Planet of the Apes, Sleepy Hollow, Batman Returns, Beetlejuice…Cependant, Burton ne trouve pas de véritable lien d'identification qui le lie au film et l'épisode ne sera pas particulièrement brillant.
Les débuts
Vincent (1982) Frankenweenie (1984) Pee Wee's Big Adventure (1985)
Beetlejuice (1988)
Batman (1989) Edward scissorhands (1990) Batman Returns (1992) L'étrange Noël de Mr Jack(1993) Ed Wood (1994)
Mars Attacks! (1996) Sleepy Hollow (1999) Superman Planet of the Apes (2001) Big Fish (2003) Charlie et la Chocolaterie (2005) The Corpse Bride (2005) Believe It Or Not! (reporté?) Sweeney Todd (2007?) ---
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