Love Like Winter par Trucydae

Titre : Love Like Winter
Auteure : Trucydae
Disclamer : C'est injuste ! C'est vraiment trop injuste ! y a personne à moi T-T
Genre : euh.... genre dépressif... à pas lire pour se remonter le moral, comme presque toutes mes fics, quoi !
Déclaration : bah... pas vraiment grand chose à dire... sinon que... WATCH OUT deathfic... j'écris que ça depuis qq temps............ o_O

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Il court, il court sans s'arrêter depuis ce qui lui semble être des heures dans le froid de la nuit, sans veste ni manteau pour le couvrir, ses cheveux châtains au vent. Il s'enfuit de l'un, mais c'est pour mieux rejoindre un autre. Ce dernier venait de revenir, pendant des semaines, presque deux mois, il était parti, parti pour obligation de travail, pour une tournée. Et le premier, apprenant sa relation secrète avec le deuxième, s'était fait plus possessif, plus violent, plus susceptible, faisant en sorte que celui qui désormais s'échappait ne pouvait plus sortir sans lui. Ce pourquoi il avait profité d'un moment d'inattention de sa part pour prendre le risque de partir, avec rien, avec la certitude que, s'il le retrouvait, sa colère serait terrible, atroce, les coups pleuveraient, il aurait mal, mais ne mourrait pas, parce qu'on ne veut pas se débarrasser de notre première poupée, elle a une valeur sentimentale. C'est ce qu'il était, une vieille poupée de chiffon, brisée par le temps, abîmée par l'insouciance de son propriétaire. Mais pour l'instant, il avait un moment de répit, il allait se réfugier chez l'autre, devant l'appartement de qui il venait d'arriver et frappait effrenémment à la porte.


- Asagi ! Ouvre-moi ! Vite !

- ... Jui... ?


Le brun venait d'ouvrir la porte, il avait l'air fatigué, il l'avait réveillé, il le savait.


- Qu'est-ce que tu fous sans manteau ? ! Bon sang, c'est l'hiver, hein ! Allez, entre avant d'attraper une pneumonie !


Le jeune châtain obéit sans se faire prier. En effet, sa peau sur tout son corps, semblait-il, était bleuie, engourdie. Asagi disparu un moment pour revenir avec des couvertures avec lesquelles il couvrit l'arrivant en l'invitant à passer au salon.


- Tu faisais quoi, dehors, sans manteau et à cette heure, pour être à bout de souffle, comme tu l'es ?

- Tu... tu devrais t'en douter, non ? répondit-il en tentant de reprendre son souffle.

- Si... Qu'est-ce qu'il a fait, cette fois, pour que la goutte fasse déborder le vase ?

- ... J'en ai marre, Asagi ! Marre de cette vie-là ! Que les blessures, aussi physiques que mentales, s'accumulent ! Franchement, j'en ai assez de devoir me cacher, de devoir vivre avec lui alors que c'est avec toi que je veux être !

- Je sais, mais tu sais que c'est impossible... J'ai une fiancée, Jui...

- ... Je... Je sais...


La dose d'émotions fut trop forte, elle devait sortir, ce qu'elle fit sous forme de larmes.


- Et tu sais que c'est parce que je n'ai pas trop le choix... chuchota-t-il en se rapprochant de lui pour le prendre dans ses bras.

- Qu'est-ce que je vais faire, Asagi ? Qu'est-ce que je peux faire ! se plaignit-il.

- Vas le dénoncer...

- Le dénoncer ? Non, non... je ne peux pas faire ça...

- Tu te contredis...

- Je ne peux pas faire ça ! Je ne veux pas foutre la merde dans UNDER CODE ! Asagi... C'est de Kisaki dont on parle !

- ... Je sais... souffla le brun en détournant la tête aux souvenirs que lui évoquait ce nom.

- Je ne peux pas faire ça ! Je veux garder Vidoll ! On marche bien, je veux pas faire chier les autres avec la fermeture de notre label pour une deuxième fois [deuxième fois que le label ferme, pas que Jui fait fermer le label... rappelons-nous de Matina !]... Non, je ne peux pas faire ça...

- Je comprends, Jui, crois-moi, mais il faut l'arrêter...

- De toute façon... il doit savoir où je suis... il ne devrait plus tarder...

- ... Oui... bien sûr...

- Je suis désolé... Je fais que foutre la merde partout où je passe... geignit le châtain tout en se levant pour sortir.

- Attends ! fit Asagi en baissant la vois et l'attrapant par le bras. J'ai un mauvais présentiment...


Mais Jui ne l'écouta pas, il se défit de sa poigne et, au moment même où il posait la main sur la poignée, on frappait à la porte. Il se figea. Asagi arriva derrière lui et lui murmura à l'oreille :


- Vas te cacher, je m'occupe de lui...

- ...


Le jeune chanteur se tourna face à celui qui allait devenir son sauveur et planta ses yeux humide dans ceux inquiets, mais protecteur de l'autre. Le brun lui intima silencieusement d'activer le pas et il finit par s'exécuter. Il disparu dans la cuisine et s'adossa au pan du mur pour écouter la discussion dans l'entrée.

La porte s'ouvrit.


- Où est-il ?

- Où est qui ?

- Tu sais parfaitement de qui je parle, Asagi !

- De Jui ? Je ne l'ai pas vu... Écoute, Kisaki, j'étais quelque peu occupé avec Ayako, tu vois... Et pis, étrangement, je préférerais être avec elle qu'avec toi, en ce moment...

- Pas disposé à collaborer, à ce que je vois...

- Puisque je te dis que je ne l'ai pas vu...

- Sacré menteur, comme toujours !

- Dégage, Kisaki !

- Je sais qu'il est ici !

- Sort de chez moi où j'appelle les flics !

- C'est forcément parce qu'il est ici que tu veux pas que j'entre !

- C'est que... Curieusement, je ne te porte pas dans mon cœur, c'est pour ça que je ne veux pas que tu mettes les pieds chez moi ! Tu devrais le savoir, après l'épisode de Syndrome !


Le bruit de quelqu'un qui donne une gifle.


- Va t'en, c'est la dernière fois que je te le dis... Barre-toi parce que j'ai déjà une foutue bonne raison d'appeler la police, maintenant.

- Ôtes-toi de mon chemin, je sais qu'il se cache dans ton appartement, c'est toujours ici qu'il vient ! Ose le nier !

- Je ne dis pas que d'habitude, il ne vient pas ici, seulement, cette fois, c'est pas le cas !


Le bruit d'une personne qui en bouscule une autre pour pouvoir passer.


- Sort de chez moi ! Tu n'as aucun droit d'être là ! Ni même de lui courir après, comme ça !


Des bruits de pas qui se rapprochent de lui.

Le châtain regarda autour de lui pour voir s'il n'y avait pas une issue de secours, le lien cuisine/salon mis à part. Il y avait une fenêtre, mais en plus d'être petite [quoi que Jui est pas super gros non plus XD....], ils se trouvaient au sixième étage, cette option était donc à oublier. À sa gauche, il y avait la salle de bain... vers laquelle il alla et dont il referma la porte en faisant le moins de bruit possible. Le son des pas furieux de Kisaki ou des pas du furieux de Kisaki lui parvenait de l'autre côté du mur. Il allait le trouver et l'histoire allait se répéter encore une fois, comme elle avait la fâcheuse habitude de ce faire. Au fil de ces pensées amères, il observait la pièce. Qu'est-ce qui pourrait bien l'aider à s'échapper ? Il s'approcha de la fenêtre. De l'autre côté de la vitre, la corniche avait l'air assez large... Il l'ouvrit et passa la tête à l'extérieur. Elle l'était effectivement et faisait toute la longueur de l'édifice dont le relief faisait en sorte qu'il était facile de s'y accrocher, en plus d'avoir une gouttière à proximité. Il traversa de l'autre côté, dans le froid hivernal et referma la fenêtre guillotine qui lui avait servi de porte de secours. Il se mis doucement debout en s'adossant au mur de brique. Le vent soufflait peu, mais le frigorifiait une fois de plus. Passant par dessus le froid insupportable de décembre, il se glissa vers la droite, vers la gouttière, pour s'y accrocher, être plus sûr de ne pas tomber et ne plus être visible depuis la fenêtre. Et il attendit, il attendit, encore et encore, grelottant, la froidure brûlant sa peau couverte seulement que d'une mince chemise et d'un jean enfilé à la va-vite. Puis, la fenêtre s'ouvrit. Il arrêta de respirer et les larmes qui s'étaient risquées à couler gelèrent presque aussitôt sorties de l'orbite de ses yeux sombres qu'il ferma, s'attendant au pire.


- Mais qu'est-ce que tu fiches là !


C'était Asagi. Il soupira de soulagement et souleva ses paupières alourdies par la température basse.


- Tu vas finir par te tuer ! Si ce n'est pas parce que tu es tombé, ce sera parce que le froid aura eu raison de toi! Allez ! Viens !


Il détacha ses mains, qui avaient commencé à se souder par le givre, de la gouttière et se dirigea plus difficilement vers l'ouverture dans le mur qu'à l'aller à cause de ses membres engourdis, gelés. Asagi l'attrapa avant qu'il ne tombe et le fit rentrer. Aussitôt ce fait, il fit couler l'eau chaude dans la baignoire, puis l'y fit entrer, sans même le dévêtir ni même le déchausser. Il entra d'ailleurs lui-même dans l'eau et se mit à le frotter vigoureusement.


- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais... ? !

- J'ai pas envie que tu fasses de l'hypothermie !

- Et il... il est... parti ?

- Hai...

- Et toi...

- Et moi quoi ?

- Ça va ? Je... l'ai entendu... te gifler...

- Ça va, c'est rien...

- T'es sûr ?

- En tout cas, je vais mieux que toi...

- Ayako n'est pas là, hein ?

- ... Non... elle est chez ses parents pour la semaine...

- Alors je... pourrai rester...

- Jui...


Asagi soupira, s'assit face à Jui dans la baignoire.


- Je vais être honnête avec toi... C'est pas l'envie qui manque, tu le sais... Mais je ne peux pas, tu le sais aussi ! Et même que tu sais pourquoi...

- Mais si elle n'est pas là de la semaine...


Le brun tendit une main vers la bouille suppliante de l'autre en avant de lui, lui caressa une joue.


- Si c'était que de moi, je te dirais oui... Mais si je le fais, j'ai peur que ça dégénère, tu comprends...


Jui baissa le regard.


- Hai...

- T'as nulle part d'autre où aller, c'est ça ?

- Non... c'est pas ça... Mais c'est avec toi que je voulais être... Et là, c'est toi qui sais pourquoi...

- Oui, c'est vrai... Mais, Jui, c'est parce que je veux pas de toi que je fais ça, c'est parce que j'ai pas le droit de te vouloir... À cause de ça, tout est arrangé entre Ayako et moi...

- Ç'aurait pas pu être différent, de toute façon...

- Écoute... ça... ça fait longtemps que je pense à ça, et pis... Je pense que c'est ce que je vais vraiment le faire...

- ...

- Je vais épouser Ayako, comme prévu... Je vais lui donner un môme et... et après... je demanderai le divorce... Et je serai là, pour toi...


Une lueur d'espoir brilla dans le fond des prunelles de Jui.


- Mais ça prendra environ un an pour réaliser tout ça...

- Un an... répéta l'autre. Je veux pas continuer à vivre un an avec Kisaki...

- Je sais et ce n'est pas ce que tu feras.

- ... Quoi ?

- Parce que nous allons porter plainte contre lui, au tribunal, et on réussira à faire en sorte qu'il ne puisse plus t'approcher...

- ... J'ai dit que je ne voulais pas foutre la merde dans UNDER CODE...

- Et tu as dit que tu ne voulais plus que Kisaki te touche... Tu vois une autre solution ? Tout en sachant que c'est malsain de fuir...

- ...

- Allons... tout va s'arranger...

- Mais c'est trop long !

- Je ne peux pas faire mieux que ça... !

- Si tu tenais vraiment à moi, tu ferais mieux que ça !

- Jui ! Ne dis pas un truc pareil ! Parce que oui, je t'aime, mais non, c'est impossible de mieux faire !

- Et si tu m'aimais comme tu dis le faire, tu m'aurais déjà embrassé ! dit-il en pleurant.

- Jui !

- Bon, tu vois ! Tu fais rien ! T'arrêtes pas de me mentir ! sanglota-t-il en se levant pour descendre de la baignoire.

Mais Asagi saisit son poignet et l'attira contre lui. Il pris son visage entre ses mains et posa doucement ses lèvres sur celles entrouvertes de l'autre, puis finit par approfondir le baiser. Lorsqu'ils se séparèrent pour respirer, Jui vit les larmes inonder le visage du brun.

- Essaie de comprendre, Jui...

- Je comprends, Asagi... seulement... si je veux me libérer de Kisaki, c'est pour être avec toi... Mais s'il faut attendre un an pour ça... Pourquoi tu ne te fous pas de tes parents comme je le fais ?

- Il n'est pas seulement question de mes parents, Jui...

- Mais on se fiche de ce que les autres pensent ! Merde ! Je t'aime et je veux pouvoir ouvertement m'afficher avec toi ! C'est légitime, non ? Tu le fais avec Ayako alors que tu l'aimes même pas !

- Justement... c'est que...

- Quoi... ?

- Tu parles au travers de ton chapeau quand tu dis que je ne l'aime pas, avoua-t-il.

Le châtain cessa de respirer une seconde fois à cette déclaration, lui qui était resté allongé sur Asagi jusque là, s'assit de son côté de la baignoire.

- Je ne veux plus jour à ce jeu-là, Asagi...

Après avoir soigneusement dicté cette phrase de sa voix tremblante, il se leva, cette fois trop rapidement pour que l'autre ne le retienne et sortit, non seulement de la salle de bain, mais aussi de l'appartement et même du bâtiment et ce, trempé de la tête au pieds, toujours rien pour réellement le couvrir. Il commençait à neiger un peu, puis beaucoup, bientôt il y eu déjà une certaine accumulation dans laquelle chacun de ses pas craquait. Et il marchait, semblant ne plus vouloir s'arrêter, ou jusqu'à ce qu'il tombe, incapable de faire un pas de plus avec ses vêtements congelés à sa peau couverte de brûlure d'hiver.

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